Bank as a Platform

L'avenir des services financiers: la banque devient une plate-forme

14 avril 2017

Services Financiers
entreprise connectée
PSD2

Depuis une dizaine d'années, nous observons une nouvelle tendance qui bouleverse une série de secteurs et de branches industrielles : l'apparition d'agents perturbateurs.

Nous les connaissons tous, ces compagnies de taxis qui ne possèdent aucun véhicule mais sont parvenues à conquérir une énorme part de marché en un rien de temps. Les sociétés telles qu'Uber sont dotées d'un modèle économique qui transforme profondément le terrain de jeu traditionnel des entreprises établies. Elles jouent pleinement la carte du potentiel innovant de la révolution numérique et axent clairement leur stratégie d'entreprise sur le client et son expérience. Dans le même temps, le client a souvent tendance à maîtriser de mieux en mieux les nouvelles technologies et à (vouloir) prendre les choses en main.

Renouvellement de l'orientation client

Comment les banques peuvent-elles réagir à ce nouveau phénomène ? Pendant longtemps, elles n'ont pas modifié leur modèle économique traditionnel, dans le cadre duquel l'ouverture d'un compte à vue constituait un premier pas avant l'achat de produits de crédit. À présent, les choses commencent à changer, sous l'effet notamment de la révolution numérique qui gagne également le monde financier. À cet égard, il convient de s'arrêter quelques instants sur le renouvellement de l'orientation client. Les clients sont de plus en plus nombreux à souhaiter un service multicanal. Ils choisissent eux-mêmes l'appareil et le canal qui leur conviennent le mieux, où et quand ils le désirent, en temps réel, de manière adaptative et personnalisée. Les banques ont bien conscience du fait qu'il leur faut désormais investir massivement dans la mise en place d'un Front Office dynamique et flexible qui optimise l'expérience du client et la convivialité des outils mis à sa disposition. 

Fintechs

Parmi les autres moteurs de la révolution numérique, citons encore la concurrence accrue des fintechs. Il s'agit d'entreprises technologiques proposant des produits et services innovants, qui recherchent des niches à exploiter sur le marché financier (par exemple : au niveau des paiements et de l'analyse de risques) afin de s'y spécialiser. Si les fintechs sont parfois de grandes entreprises, il s'agit encore la plupart du temps de start-up. Ces jeunes pousses technologiques peuvent approcher la clientèle des banques de façon flexible, efficace et bon marché, et s'insinuer ainsi entre la banque et le client – chose qui met sous pression la chaîne de valeur de l'établissement financier.

Les fintechs sont en quelque sorte les Uber des services financiers. Les banques doivent en avoir conscience et tirer les enseignements des secteurs où les entreprises traditionnelles n'ont pas réagi assez rapidement à cette évolution. Les banques doivent se poser la question de savoir ce qu'elles veulent incarner pour leurs clients, car une chose est sûre : la banque d'aujourd'hui ne sera pas la banque de demain.

Hendrik Albrecht : « Les banques doivent suivre l'exemple d'autres organisations qui sont, elles aussi, amenées à se réinventer, comme c'est le cas des compagnies d'assurances par exemple. Tout l'enjeu consiste à solliciter progressivement l'aide de partenaires externes et à profiter des avantages qu'offrent les réseaux et les plates-formes. L'un des défis que doivent relever les banques est le suivant : la transformation numérique est un phénomène à deux vitesses. Elles doivent mettre en place une approche structurée garantissant à la fois la vitesse de leur Front Office numérique et la stabilité de leurs systèmes de base. Pour ce faire, il leur faut établir de nouveaux modèles de collaboration et mettre leurs données et systèmes à la disposition de tiers. »

L'économie des API

« Sur le plan technique, la mise à disposition des données et des systèmes s'effectue au moyen d'Application Programming Interfaces (API), explique Hendrik Albrecht. En tant que telles, les API ne sont pas une nouveauté. On les utilise depuis des années pour connecter entre elles des composantes logicielles au sein d'une organisation. Par contre, là où se situe la nouveauté, c'est qu'elles sont de plus en plus souvent mises à la disposition de tiers (partenaires, clients et fournisseurs) sous la forme de portes d'accès numériques. Les API font en quelque sorte office de "colle" et permettent l'intégration des systèmes de manière simple, sûre et contrôlée sans que les développeurs ne doivent savoir précisément comment fonctionnent les autres composantes. L'avantage est que l'on ne doit plus se charger de tout uniquement par soi-même : l'on peut recourir aux API de tiers. C'est une solution "prête à l'emploi", si l'on veut. L'on crée ainsi un écosystème d'applications permettant de se perfectionner et d'étendre la portée de ses services. Cela s'inscrit parfaitement dans la tendance actuelle de libéralisation des technologies, des systèmes et des processus. »

Les banques ont toutes les cartes en main pour se repositionner en plates-formes numériques réservant une place centrale à l'économie des API.

Le rôle catalyseur de la législation PSD2/XS2A

La législation PSD2/XS2A constitue un autre vecteur d'innovation dans le secteur financier. La Directive révisée sur les services de paiement impose aux banques de permettre dès 2018 à des prestataires de services externes d'accéder aux comptes de paiement de leurs clients moyennant leur consentement. Or, pour se conformer à cette directive européenne, les banques doivent mettre en place des API publiques, ce qui ouvre leur terrain de jeu traditionnel à de nouveaux acteurs. D'après le législateur, l'utilisation d'API publiques devrait stimuler l'innovation et jouer un rôle catalyseur dans la transformation numérique des banques. 

À chacun son métier

La faculté d'adaptation des banques est la clé de la réussite. La meilleure des banques est celle qui est bien décidée à mettre sur pied un écosystème de collaboration avec les entreprises technologiques dans le cadre d'une relation « win-win ». En ayant recours aux meilleures fintechs, la banque peut à la fois faire usage des meilleures API et les proposer à ses clients. C'est le marché, et donc le client, qui décide de l'utilisation ou de l'intégration du service, conformément aux grands principes des API, lesquels mettent l'accent sur la décentralisation et la spécialisation. Chaque instance doit faire ce en quoi elle excelle, rien de plus et rien de moins. Si les entreprises technologiques sont flexibles et accélèrent le rythme des innovations, les banques possèdent elles aussi leurs atouts : elles sont synonymes de sécurité et de confiance, elles connaissent leurs clients, elles ont des années d'expérience dans le domaine de l'IT et elles se distinguent dans des matières comme la mise en conformité, la sécurité et le respect de la vie privée. L'avenir du monde financier ? Hendrik Albrecht : « Tous les spécialistes s'accordent à dire que le partenariat et la co-création occuperont une place centrale, en vue d'atteindre un seul et même objectif : offrir au client une expérience ultime. »

La faculté d'adaptation des banques est la clé de la réussite. La meilleure des banques est celle qui est bien décidée à mettre sur pied un écosystème de collaboration avec les entreprises technologiques dans le cadre d'une relation « win-win ».

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